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Mandat de protection future
Vous vous demandez à quoi sert le mandat de protection future, qui peut l'établir, quelle peut être sa forme, quels sont ses effets, à quel moment il prend fin ? Nous vous présentons les informations à connaître.
Les informations diffèrent selon que le mandat est pour soi-même ou pour autrui (pour un enfant).
Protection juridique (tutelle, curatelle...)
Le mandat de protection future permet à toute personne majeure (appelée mandant ) de désigner à l'avance une ou plusieurs personnes (appelées mandataire ) pour la représenter le jour où elle ne sera plus en capacité de gérer ses intérêts.
Le mandat de protection future est un contrat entre la personne à protéger et la personne qui va lui apporter de l'aide.
Le mandat peut prendre la forme d'un acte sous signature privé ou d'un acte notarié.
Le mandant peut être un mineur émancipé.
Le mandat de protection future ne fait pas perdre au mandant ses droits et sa possibilité d'accomplir des actes juridiques (capacité juridique).
Si l'état de la personne à protéger le permet, le mandataire doit l'informer des actes qu'il établit en son nom et dans son intérêt.
L'objet du mandat peut porter :
Soit sur l'assistance dans la vie personnelle du mandant
Soit sur la gestion de tout ou partie du patrimoine du mandant
Soit sur les 2.
Toute personne majeure ou mineure émancipée, ne faisant pas l'objet d'une mesure de tutelle ou d'une habilitation familiale
Personne en curatelle avec l'assistance de son curateur.
Le mandataire peut être :
Soit une personne physique (membre de la famille, proche, professionnels...) choisie par la personne à protéger
Soit une personne morale inscrite sur la liste des mandataires judiciaires à la protection des majeurs. Cette liste est consultable à la préfecture de votre département.
Les personnes suivantes ne peuvent pas exercer la mission de mandataire dans le cadre d’un mandat de protection future :
Mineurs non émancipés
Majeurs qui bénéficient d'une mesure de protection juridique
Personnes à qui l'exercice des charges tutélaires a été interdit (en cas de condamnation par exemple).
La personne désignée en tant que mandataire doit indiquer expressément sur le mandat de protection future qu'elle accepte cette mission.
Pendant toute l'exécution du mandat, le mandataire doit avoir la capacité juridique. Il doit exécuter personnellement le mandat. Il doit également remplir les conditions exigées pour l'exercice des charges tutélaires.
Pour autant, le mandataire peut faire appel à un tiers (autre personne) pour les actes de gestion du patrimoine, c'est-à-dire uniquement pour des actes déterminés.
Une fois le mandat signé par le mandataire et la personne à protéger, le mandant peut le révoquer à tout moment et le mandataire peut y renoncer à tout moment. En revanche, une fois que le mandat a été activé auprès du greffe, seul le juge des contentieux de la protection peut décharger le mandataire de ses fonctions.
Le mandat est un contrat qui peut être réalisé sous plusieurs formes. Il peut être notarié ou sous signature privé.
Les actes pouvant être effectués par le mandataire seront plus ou moins étendus selon la forme choisie.
Lorsque le mandat prend la forme d'un acte sous signature privée, la gestion des biens se limite aux actes d'administration, c'est-à-dire ceux qu'un tuteur peut faire sans autorisation du juge. Par exemple, renouveler le bail d'un locataire.
Tout acte de disposition (vente, donation,...) nécessite l'autorisation du juge des contentieux de la protection.
Le mandat doit être :
Soit contresigné par un avocat
Soit conforme au modèle de formulaire cerfa n°13592. Dans ce dernier cas, et pour que sa date soit incontestable, il doit être enregistré à la recette des impôts du domicile du mandant. Les droits d'enregistrement sont d'environ 125 € et sont à la charge du mandant.
Le mandataire aura pour mission de conserver notamment les documents suivants :
Inventaire des biens et ses actualisations
5 derniers comptes de gestion
Pièces justificatives.
Le mandat doit être daté et signé par le mandant et le mandataire.
La personne à protéger choisit la forme de l'acte. Il choisit également, à l'avance, l'étendue des pouvoirs du (ou des) mandataire(s).
Le mandant peut indiquer ses souhaits notamment sur les points suivants :
Logement ou conditions d'hébergement
Maintien des relations personnelles avec les tiers, parents ou non
Loisirs et vacances.
Pour certains actes médicaux importants, la personne à protéger peut autoriser que le mandataire puisse y consentir à sa place. Elle peut également décider que l'avis du mandataire soit purement consultatif (dans ce cas, le mandataire ne pourra en aucun cas prendre une décision à la place du mandant).
Le médecin délivre un certificat médical constatant l'altération des facultés du mandant.
Le mandataire se présente ensuite avec le mandat de protection future et le certificat médical (datant de moins de 2 mois) au greffe du tribunal dans le ressort duquel réside le mandant pour faire viser (c'est-à-dire vérifier) le mandat par le greffier et permettre ainsi sa mise en œuvre. Il devra également présenter sa carte d'identité, celle du mandant et un justificatif de domicile de ce dernier.
Le mandataire doit se présenter au greffe avec le mandant, sauf s’il est établi, par certificat médical, que sa présence au tribunal est incompatible avec son état de santé.
Le mandataire doit :
Dresser un inventaire et assurer son actualisation
Établir chaque année le compte de sa gestion et le présenter au notaire dans le cas d'un mandat notarié
Tenir à disposition l'inventaire et les 5 derniers comptes de gestion.
Tant que le mandat n'a pas pris effet, le mandant peut l'annuler (on parle de révocation ) ou le modifier et le mandataire peut y renoncer.
Une fois que le mandat a pris effet, il faut s'adresser au juge des contentieux de la protection pour le modifier ou y mettre fin.
Le mandat s'exerce en principe à titre gratuit, mais le mandant peut prévoir une rémunération ou indemnisation du mandataire.
Il peut s'agir, par exemple, du remboursement de ses frais, sur présentation de justificatifs.
La personne à protéger doit charger une ou plusieurs personnes pour contrôler l'exécution du mandat.
C'est le mandant qui fixe les conditions de contrôle du mandataire.
Toute personne (proche ou non de la personne protégée) peut saisir le juge des contentieux de la protection. La demande (requête) s'effectue dans l'une des situations suivantes :
En cas de contestation de la mise en œuvre ou des conditions d'exécution du mandat (le juge peut à cette occasion mettre fin au mandat)
S'il devient nécessaire de protéger davantage le mandant. Le juge peut alors compléter la protection et, si besoin, prononcer une mesure de protection juridique.
La requête doit être remise ou adressée au greffe du tribunal de la résidence habituelle du mandant.
La responsabilité du mandataire peut être mise en cause en cas, par exemple, de mauvaise exécution ou de faute dans l'exercice de sa mission.
Si le mandataire est reconnu responsable d'un préjudice à l'égard du mandant, il peut être condamné à l'indemniser.
Une fois qu’il a été activé auprès du greffe, le mandat prend fin dans les situations suivantes :
Rétablissement de l'état de santé de l'enfant constaté à sa demande ou par le mandataire
Placement de l'enfant en curatelle ou en tutelle (sauf décision contraire du juge)
Décès du mandant
Décès du mandataire, son placement en curatelle ou tutelle
Révocation du mandat par le juge des tutelles.
- Formulaire : Cerfa n°13592*04 : Mandat de protection future
- Code civil : articles 394 à 397
Charges tutélaires - Code civil : articles 477 à 488
Mandat de protection future - Code civil : articles 489 à 491
Mandat notarié - Code civil : articles 492 à 494
Mandat sous signature privée - Code de procédure civile : articles 1258 à 1260
Dispositions relatives au mandat de protection future - Arrêté du 23 décembre 2009 relatif au mandat de protection future
Notice d'information du mandat de protection future sous signature privée - Décret n°2008-1484 du 22 décembre 2008 relatif aux actes de gestion du patrimoine des personnes placées en curatelle ou en tutelle
Liste des actes regardés comme actes d'administration ou comme actes de disposition - Code général des impôts : articles 677 à 681
Droits d'enregistrement (article 680)