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Ajout ou changement d'activité dans un bail commercial

L'activité exercée dans un local commercial doit correspondre à celle indiquée dans le bail commercial. Si le locataire souhaite ajouter ou changer d'activité, il doit obtenir l'accord du propriétaire et respecter certaines règles. Le locataire qui ne respecte pas ces règles s'expose à un refus de renouvellement ou à la résiliation du bail commercial.

Bail commercial

    Le locataire peut ajouter à l'activité prévue dans le bail commercial une ou plusieurs autres activités, à condition que ces activités soient connexes ou complémentaires. On parle de déspécialisation partielle .

    • Une activité connexe est une activité qui a un rapport étroit avec l'activité déjà exercée. Par exemple, la vente de plats cuisinés est considérée comme connexe à l'activité principale de vente de charcuterie.

    • Une activité complémentaire est celle qui est nécessaire à un meilleur exercice de l'activité principale. Par exemple, la vente de produits alimentaires dans une station-service.

    Exemple

    Les commerces de bouche sont considérés comme des activités connexes car ce sont des extensions normales de l'activité dans les cas suivants :

    • Vente de produits alimentaires dans une station-service

    • Vente de vins, œufs, saucissons et poulets dans un commerce saisonnier de fruits et légumes.

    En revanche, les commerces de bouche ne constituent pas des activités connexes dans les cas suivants :

    • Vente de confiseries, chocolats, glaces pour l'activité de boulanger.

    • Vente de crêpes pour une activité de croissanterie, briocherie, viennoiserie.

    Avant tout ajout d'activité, le locataire doit prévenir le propriétaire par lettre recommandée avec demande d'avis de réception (AR) ou par acte de commissaire de justice (anciennement acte d'huissier de justice) de son intention d'ajouter une activité. On parle de déspécialisation partielle .

    Cette notification préalable ne constitue pas une demande d'autorisation. Le propriétaire n'a pas l'obligation d'y répondre

    À savoir

    Si le propriétaire n'est pas informé de l'ajout d'une nouvelle activité, il peut résilier le bail commercial ou refuser le renouvellement du bail (sans versement d'une indemnité d'éviction).

    Le propriétaire a 2 mois pour contester le projet du locataire à compter de la réception de l'acte du commissaire de justice ou de la lettre recommandée avec AR.

    Il n'est pas tenu de répondre sous une forme particulière : il peut le faire par lettre recommandée avec AR, mais ce n'est pas obligatoire.

    À savoir

    Au-delà du délai de 2 mois, le propriétaire ne peut plus contester l'ajout de l'activité. Son absence de réponse dans le délai de 2 mois vaut acceptation du projet.

    Le locataire pourra ensuite saisir le tribunal judiciaire pour faire reconnaître le caractère connexe ou complémentaire de la nouvelle activité envisagée.

    Où s'adresser ?

     Tribunal judiciaire 

    À savoir

    En cas de contestation du propriétaire, le locataire ne peut pas étendre son activité tant que le tribunal ne s'est pas prononcé.

    Le tribunal judiciaire détermine alors si l'activité est connexe ou complémentaire en tenant compte de l’évolution des usages commerciaux mais aussi des progrès techniques. L’évolution des usages commerciaux peut être établie par des attestations des chambres professionnelles : chambres des métiers et de l'artisanat (CMA) et chambres de commerce et d'industrie (CCI).

    Pour reconnaître le caractère connexe ou complémentaire d'une activité, le tribunal peut aussi retenir l'identité de clientèle des activités. C'est par exemple le cas pour la vente de journaux et celle de confiseries dans un commerce de bar-tabac dès lors qu'il s'agit d'un service rendu à la clientèle.

    L'ajout d'une activité connexe ou complémentaire n’entraîne pas une augmentation immédiate de loyer.

    Celle-ci peut intervenir lors de la révision triennale du loyer qui suit la notification d'extension d'activité. Le propriétaire peut augmenter le loyer si l'activité ajoutée a entraîné par elle-même une modification de la valeur locative des lieux loués.

    Si le locataire considère que l’augmentation du nouveau loyer est trop élevée, il a la possibilité de se rétracter en renonçant à ses droits jusqu'à l'expiration d'un délai de 15 jours à partir de la date à laquelle la décision est devenue définitive. Il doit, dans ce cas, envoyer au propriétaire, par acte de commissaire de justice, sa renonciation et supporter tous les frais concernant le litige