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Micro-entrepreneur : peut-on cumuler plusieurs activités indépendantes ?
En tant que micro-entrepreneur, il est possible d'exercer une ou plusieurs activités. S'il décide de cumuler plusieurs activités, certaines conditions doivent être remplies. Ce cumul a des conséquences sur les règles fiscales et sociales applicables.
Le cumul d'activités correspond au fait d'exercer plusieurs activités distinctes au sein d'une seule structure.
Ainsi, une société ou une entreprise individuelle (y compris micro-entreprise) peut avoir plusieurs activités. Les activités cumulées peuvent être de même nature ou de nature différente ((par exemple : cumul d'une activité commerciale et d'une activité artisanale).
En cas de cumul d'activités, il y a une activité principale et une ou plusieurs activités secondaires.
Pour cumuler plusieurs activités au sein d'une seule micro-entreprise, il faut respecter certaines règles.
Activités compatibles avec le régime de la micro-entreprise
Le régime de la micro-entreprise n'est pas compatible avec tous les types d'activités. En effet, seules les activités suivantes peuvent être exercées en micro-entreprise :
Commerciale, sauf les activités soumises à la TVA immobilière (agent immobilier, promoteur immobilier ou marchand de biens) et les loueurs d'immeubles nus ou à usage professionnel
Artisanale
Libérale, sauf les activités libérales qui relèvent d’une caisse de retraite autre que la Cipav ou la Sécurité Sociale des Indépendants .
L'entrepreneur qui exerce un activité agricole ne peut pas bénéficier du régime de la micro-entreprise. Ainsi, pour conserver son régime, le micro-entrepreneur ne peut pas cumuler son activité principale avec une activité agricole. Il peut en revanche très bien cumuler plusieurs activités de même nature (avoir 2 activités commerciales par exemple).
Seuils de chiffre d'affaires à ne pas dépasser
Pour bénéficier du régime de la micro-entreprise, l'entrepreneur ne doit pas dépasser certains seuils de chiffre d'affaires. Ces seuils dépendent de l'activité exercée :
Vente de marchandises ou fourniture de logements (hors location de meublés de tourismes) : 188 700 €
Vente de prestations de services et fourniture de meublés de tourismes classés : 77 700 €
Fourniture de meublés de tourismes non classés : 15 000 € .
En cas de cumul d'activités, les règles concernant les seuils à dépasser sont adaptées. Les 2 conditions cumulatives suivantes doivent être remplies :
Le chiffre d'affaires global hors taxe ne doit pas dépasser 188 700 €
Le chiffre d'affaires global hors taxe pour chacune des catégories d'activités doit être inférieur au seuil qui lui correspond :
Vente de marchandises ou fourniture de logements (hors location de meublés de tourismes) : 188 700 €
Vente de prestations de services et fourniture de meublés de tourismes classés : 77 700 €
Fourniture de meublés de tourismes non classés : 15 000 € .
Le micro-entrepreneur qui dépasse ces seuils de chiffre d'affaires ne peut plus bénéficier du régime de la micro-entreprise. Par exemple, un micro-entrepreneur exerce une activité de réparation automobile et vend aussi des pièces détachées. Il réalise un chiffre d'affaires global de 111 000 € répartis de la manière suivante :
Son chiffre d'affaires pour son activité de vente est de 35 000 € : il est donc au-dessous du seuil pour les activité de vente de biens ( 188 700 € )
Son chiffre d'affaires pour son activité de réparation est de 79 000 € , il est donc au-dessus du seuil pour les activités de prestation de services ( 77 700 € ).
Bien que le chiffre d'affaires global et le chiffre d'affaires pour l'activité de vente de marchandises soient au-dessous du seuil de 188 700 € , l'entrepreneur ne peut pas bénéficier du régime de la micro-entreprise car son chiffre d'affaires pour son activité de réparation est supérieur à 77 700 € .
Pour en savoir plus sur les conséquences du dépassement des seuils, vous pouvez consulter la fiche dédiée.
Le cumul d'activités au sein d'une micro-entreprise a des conséquences sur la fiscalité, la protection sociale mais également sur le régime de TVA.
Conséquences sur le régime fiscal
Le micro-entrepreneur bénéficie d'une régime fiscal avantageux. En effet, son chiffre d'affaires n'est pas imposé sur la totalité de son montant. Un abattement fiscal est appliqué sur le chiffre d'affaires. Cet abattement est différent selon la nature de l'activité exercée :
Type d'activité | Taux d'abattement applicable |
---|---|
Vente de marchandises et hébergement (hors location de meublés de tourisme) | 71 % |
Prestations de services en BIC et location de meublés de tourisme | 50 % |
Prestations de services en BNC | 34 % |
Lorsque le micro-entrepreneur cumule plusieurs activités, il faut appliquer à chaque catégorie de chiffre d'affaires l'abattement qui lui correspond.
Pour en savoir plus sur le régime fiscal du micro-entrepreneur, vous pouvez consulter la fiche dédiée.
Conséquences sur la facturation de la TVA
Le micro-entrepreneur dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas certains seuils peut bénéficier du régime de la franchise en base de TVA. Ce régime exempte le micro-entrepreneur de collecter la TVA pour le compte de l'État. Autrement-dit, il ne facture pas la TVA à ses clients et il n'est pas soumis aux obligations administratives qui concernant la TVA.
Le micro-entrepreneur qui facture la TVA à ses clients, va devoir être attentif aux taux de TVA applicables aux marchandises vendues ou aux prestations fournies.
Lorsqu'un entrepreneur exerce une seule activité, il est déjà confronté à l'application de plusieurs taux de TVA qu'il doit ventiler sur la facture qu'il remet au client. Autrement dit, il faut indiquer pour chaque marchandise ou chaque prestation de service le taux et le montant de la TVA applicables.
C'est d'autant plus nécessaire lorsque le micro-entrepreneur cumule plusieurs activités de natures différentes. La probabilité d'avoir différents taux de TVA qui s'applique pour un seul client est plus élevée.
Si le micro-entrepreneur ne souhaite pas ventiler ses taux de TVA, alors le taux applicable à l'ensemble de la facture est le taux le plus élevé.
Les seuils pour bénéficier de la franchise de TVA sont différents selon la nature de l'activité exercée :
Pour bénéficier de la franchise en base de TVA, l'entreprise doit être dans l'une des situations suivantes :
Chiffre d'affaires de l'année civile précédente (N-1) ne doit pas dépasser 85 000 €
Chiffre d'affaires de l'avant-dernière année civile (N-2) ne doit pas dépasser 85 000 € et celui de l'année civile précédente (N-1) ne doit pas dépasser 93 500 €
Chiffre d'affaires de l'année civile en cours (N) ne doit pas dépasser 93 500 € . Si l'entreprise dépasse le seuil, elle est soumise à la TVA le 1er jour du mois de dépassement
Si l'entreprise vient de démarrer son activité, elle doit ajuster son chiffre d'affaires de l'année de création au prorata de son temps d'exploitation pour déterminer si elle peut bénéficier de la franchise en base de TVA l'année suivante.
Pour bénéficier de la franchise en base de TVA, elle doit être dans l'une des situations suivantes :
Chiffre d'affaires de l'année civile précédente (N-1) inférieur à 37 500 €
Chiffre d'affaires de l'avant-dernière année civile (N-2)inférieur à 37 500 € et chiffre d'affaires de l'année civile précédente (N-1) inférieur à 41 250 €
Chiffre d'affaires de l'année civile (N) en cours inférieur à 41 250 € . Si l'entreprise dépasse le seuil, elle est soumise à la TVA le 1er jour du mois de dépassement
Si l'entreprise vient de démarrer son activité, elle doit ajuster son chiffre d'affaires de l'année de de création au prorata de son temps d'exploitation pour déterminer si elle peut bénéficier de la franchise en base de TVA l'année suivante.
Pour bénéficier de la franchise en base de TVA, l'entreprise doit être dans l'une des situations suivantes :
Chiffre d'affaires de l'année civile précédente (N-1) est inférieur à 37 500 €
Chiffre d'affaires de l'avant-dernière année civile (N-2) est inférieur à 37 500 € et chiffre d'affaires inférieur à 41 250 €
Chiffre d'affaires de l'année civile en cours (N) inférieur à 41 250 € . Si l'entreprise dépasse le seuil, elle est soumise à la TVA le 1er jour du mois de dépassement
Si l'entreprise vient de démarrer son activité, elle doit ajuster son chiffre d'affaires de l'année de de création au prorata de son temps d'exploitation pour déterminer si elle peut bénéficier de la franchise en base de TVA l'année suivante.
La profession d'avocat est une profession réglementée. Ainsi il y a des conditions particulières d'accès et d'exercice. La plupart des activités exercées par l'avocat sont réglementées (postulation, plaidoiries, consultations, rédaction d'actes juridiques). Il peut également exercer des activités annexes qui ne sont pas réglementées (cours au sein de centres de formation par exemple).
Les seuils de la franchise en base de TVA diffèrent si l'activité est réglementée ou non. Il est important de tenir une comptabilité laissant apparaître les différentes catégories de recettes afin de bien identifier les chiffres d'affaires générés par chacune des catégories.
Pour les activités réglementées
Pour bénéficier de la franchise en base de TVA, l'entreprise doit être dans l'une des situations suivantes :
Chiffre d'affaires de l'année civile précédente (N-1) inférieur à 50 000 €
Chiffre d'affaires de l'année civile (N) en cours est inférieur à 55 000 € . Si l'entreprise dépasse le seuil, elle est soumise à la TVA le 1er jour du mois de dépassement.
Si l'entreprise vient de démarrer son activité, elle doit ajuster son chiffre d'affaires de l'année de de création au prorata de son temps d'exploitation pour déterminer si elle peut bénéficier de la franchise en base de TVA l'année suivante.
Pour les activités non réglementées
Pour bénéficier de la franchise en base de TVA, elle doit être dans l'une des situations suivantes :
Chiffre d'affaires de l'année civile précédente (N-1) inférieur à 35 000 €
Votre chiffre d'affaires de l'année civile (N) en cours inférieur à 38 500 € . Si l'entreprise dépasse le seuil, elle est soumise à la TVA le 1er jour du mois de dépassement.
Si l'entreprise vient de démarrer son activité, elle doit ajuster son chiffre d'affaires de l'année de de création au prorata de son temps d'exploitation pour déterminer si elle peut bénéficier de la franchise en base de TVA l'année suivante.
L'auteur d'une œuvre de l'esprit ou l'artiste-interprète peut avoir différents types de revenus. Les seuils de la franchise en base sont différents s'il s'agit d'activités de livraisons d'œuvres et de cession de droits d'auteurs ou d'autres activités.
Il est important de tenir une comptabilité laissant apparaître les différentes catégories de revenus afin de bien identifier les chiffres d'affaires générés par chacune de ces catégories.
Pour les activités de livraisons d'œuvres et de cession de droits d'auteurs :
Pour bénéficier de la franchise en base de TVA, il faut être dans l'une des situations suivantes :
Chiffre d'affaires de l'année civile précédente (N-1) inférieur à 50 000 €
Chiffre d'affaires de l'année civile en cours (N) inférieur à 55 000 € . Si l'entreprise dépasse le seuil, elle est soumise à la TVA le 1er jour du mois de dépassement.
Si l'entreprise vient de démarrer son activité, elle doit ajuster son chiffre d'affaires de l'année de de création au prorata de son temps d'exploitation pour déterminer si elle peut bénéficier de la franchise en base de TVA l'année suivante.
Pour les autres activités :
Pour bénéficier de la franchise en base de TVA, il faut être dans l'une des situations suivantes :
Chiffre d'affaires de l'année civile précédente (N-1) inférieur à 35 000 €
Chiffre d'affaires de l'année civile en cours (N) inférieur à 38 500 € . Si l'entreprise dépasse le seuil, elle est soumise à la TVA le 1er jour du mois de dépassement.
Si l'entreprise vient de démarrer son activité, elle doit ajuster son chiffre d'affaires de l'année de de création au prorata de son temps d'exploitation pour déterminer si elle peut bénéficier de la franchise en base de TVA l'année suivante.
Lorsque le micro-entrepreneur exerce plusieurs activités, les règles concernant les seuils à ne pas dépasser sont adaptées :
Le montant global du chiffre d'affaires ne doit pas dépasser 85 000 € .
Le montant du chiffre d'affaires pour les prestations de services (BIC et BNC) ne doit pas dépasser 37 500 € .
Pour en savoir plus sur la franchise en base de TVA, vous pouvez consulter la fiche dédiée.
Le micro-entrepreneur qui dépasse les seuils et qui collecte la TVA pour le compte de l'État, facture la TVA à ses clients. En facturant la TVA, il doit être attentif aux taux de TVA applicables aux marchandises vendues ou aux prestations fournies.
Lorsqu'un entrepreneur exerce une seule activité, il doit veiller à appliquer les différents taux de TVA et les ventiler sur la facture qu'il remet au client. Autrement dit, il faut indiquer pour chaque marchandise ou chaque prestation de service le taux et le montant de la TVA applicable.
C'est d'autant plus nécessaire lorsque le micro-entrepreneur cumule plusieurs activités de natures différentes. La probabilité d'avoir différents taux de TVA qui s'applique pour un seul client est plus élevée.
Si le micro-entrepreneur ne souhaite pas ventiler ses taux de TVA, alors le taux applicable à l'ensemble de la facture est le taux le plus élevé.
Pour en savoir plus sur la TVA et les taux applicables, vous pouvez consulter notre dossier dédié.
Le régime de protection sociale et le montant des cotisations et contributions sociales dépendent de la nature de l'activité exercée.
Les taux applicables sont les suivants :
Activités concernées | Cotisations sociales en 2025 |
---|---|
Vente de marchandises et fourniture d'hébergement (sauf location d'habitation meublée et logements meublés de tourisme) | 12,3 % |
Location d'habitation meublée | 21,2 % |
Location de logements meublés de tourisme | 6 % |
Prestation de services en BIC (y compris location de locaux d'habitation meublés) | 21,2 % |
Professions libérales non réglementées (Hors Cipav ) | 24,6 % |
Professions libérales inscrites à la Cipav | 23,2 % |
Lorsque le micro-entrepreneur exerce plusieurs activités de nature différentes, les règles varient selon la nature des activités exercées :
Le micro-entrepreneur cumule des activités commerciales et/ou artisanales avec une activité indépendante qui n'est pas libérale : le taux pour chaque activité est appliqué sur la portion de chiffre d'affaires correspondante. Concernant l'assurance vieillesse du micro-entrepreneur, le régime qui s'applique est celui de l'activité principale.
Le micro-entrepreneur cumule au moins une activité libérale avec une activité indépendante d'une autre nature, le régime qui s'applique est celui de l'activité principale.
Pour en savoir plus sur le régime social de la micro-entreprise, vous pouvez consulter la fiche dédiée.
Je crée
- Professions libérales réglementées ou non réglementées
Source : Bpifrance Création - Protection sociale en cas de cumul d'une activité libérale et d'une autre activité ou statut
Source : Urssaf - Travail à l'étranger : le service mobilité internationale de l'Urssaf
Source : Urssaf - Demander un certificat auprès de l’Urssaf service mobilité internationale
Source : Urssaf
- Code de la sécurité sociale : article L622-1
Assurance vieillesse en cas d'exercice simultané de plusieurs activités professionnelles - Code de la sécurité sociale : article R643-3
Détermination de l'activité principale au regard de la protection sociale assurance vieillesse - Code de la sécurité sociale : articles D171-12 et D171-13
Régime social indépendants agricoles et non agricoles - Code général des impôts : articles 34 à 35 A
Détermination des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) - Code général des impôts : article 39
Détermination du bénéfice - Code général des impôts : article 75
Bénéfices agricoles - Code général des impôts : article 155
Détermination de revenus de catégories différentes - Code général des impôts : article 278-0
Application de différents taux - Bofip n° BOI-TVA-DECLA-40-10-10 : Régimes d'imposition et obligations déclaratives et comptables - Franchise de taxe de droit commun - Champ d'application et limites à considérer
- Bofip n° BOI-BIC-DECLA-10-10-20 : Régimes d'imposition et obligations déclaratives - Détermination des chiffres d'affaires annuels
- Bofip-Impôts n°BOI-BNC-BASE-10 sur les règles de détermination du bénéfice imposable