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Réductions de peine

Vous avez été condamné à une peine privative de liberté pour avoir commis une infraction ? Quelle que soit la date à laquelle votre condamnation est devenue définitive, vous pouvez bénéficier de réductions de peine. Ainsi, la durée de la peine que vous effectuerez réellement sera réduite par rapport à celle prononcée par le juge pénal. Nous vous présentons les informations à connaître.

Le mécanisme des réductions de peine a changé depuis le 1er janvier 2023.

Si vous avez été privé de liberté avant cette date, une catégorie de réduction de peine vous est accordée automatiquement. Mais le juge de l'application des peines peut, par la suite, vous octroyer des réductions de peine supplémentaires si vous remplissez certaines conditions.

Si vous avez été condamné après le 1er janvier 2023, le  Jap  peut vous accorder une réduction de peine uniquement si vous vous comportez bien durant la peine privative de liberté et que vous démontrer vos efforts de réinsertion dans la société.

Attention

Aucune réduction de peine ne peut être accordée aux condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.

Condamnations et peines

Une réduction de peine peut vous être accordée si vous êtes définitivement condamné à une peine privative de liberté que vous exécutez en France.

Par ailleurs, il est nécessaire que vous fassiez preuve d'une bonne conduite au cours de votre privation de liberté.

Votre bonne conduite peut se traduire par :

  • Le respect du règlement intérieur de la prison dans laquelle vous êtes incarcéré

  • L'entretien de relations respectueuses avec le personnel pénitentiaire et avec les autres personnes détenues

  • Le respect des horaires en cas de placement à l'extérieur, de semi-liberté ou de détention à domicile sous surveillance électronique

  • Votre présence aux rendez-vous fixés par le juge de l'application des peines.

Vous devez aussi avoir fait des . Ces efforts peuvent se manifester par :

  • Le suivi d'une formation scolaire, universitaire ou professionnelle

  • L'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul en prison

  • La participation aux activités culturelles prévues par l'établissement pénitentiaire

  • La signature d'un contrat de travail

  • Le suivi d'une thérapie pour éviter les risques de récidive

  • L'indemnisation de la victime de l'infraction pour laquelle vous avez été condamné.

Obtention d'une réduction de peine à l'initiative du Jap

Une fois par an, le juge de l'application des peines doit se prononcer sur la possibilité de vous accorder une réduction de peine : il examine votre bonne conduite et les efforts fournis de réinsertion. Vous n'êtes pas obligé d'en faire la demande.

Pour vous octroyer une réduction de peine, le  Jap  analyser votre comportement au cours de votre peine privative de liberté et recherche si vous avez fait des efforts de réinsertion .

Après avoir examiné votre situation et avoir obtenu l'avis de la commission de l'application des peines, le  Jap  rend une décision motivée.

Si vous n'êtes pas satisfait de cette décision, vous pouvez la contester devant la chambre de l'application des peines.

Vous disposez d'un délai de 24 heures à compter de la notification de la décision.

Où s'adresser ?

 Cour d'appel 

Attention

Devant la chambre de l'application des peines, vous devez être assisté d'un avocat.

Où s'adresser ?

 Avocat 

Obtention d'une réduction de peine à la suite de la demande du condamné

Vous avez la possibilité de solliciter une réduction de peine en déposant une requête au greffe du juge de l'application des peines.

Votre demande doit être accompagnée de tout élément permettant de démontrer que vous vous êtes bien conduit au cours de votre privation de liberté et que vous avez fait des efforts sérieux de réinsertion . Il peut notamment s'agir des documents suivants :

  • Rapport du service pénitentiaire d'insertion et de probation de l'établissement pénitentiaire dont vous dépendez

  • Contrat de travail

  • Justificatif de suivi d'une formation scolaire, universitaire ou professionnelle

  • Diplôme obtenu en prison

  • Attestation médicale qui prouve que vous suivez une thérapie

  • Preuve d'indemnisation de la victime.

Votre demande doit également comporter votre signature et/ou celle de votre avocat.

Elle doit être transmise au  Jap  compétent pour le lieu dans lequel vous exécutez votre peine privative de liberté . Elle peut être remise en main propre ou être envoyée par lettre  RAR .

Où s'adresser ?

 Tribunal judiciaire 

À savoir

Si vous êtes incarcéré, vous pouvez également remettre une déclaration au chef de l'établissement pénitentiaire dans lequel vous vous trouvez. Dans ce cas, votre demande sera immédiatement transmise au  Jap .

Si ces règles sont respectées, le Jap examine votre situation et sollicite l'avis de la commission de l'application des peines. Puis, il rend une décision motivée.

Si vous n'êtes pas satisfait de cette décision, vous pouvez la contester devant la chambre de l'application des peines. Vous disposez d'un délai de 24 heures à compter de la notification de la décision.

À noter

Devant la chambre de l'application des peines, vous devez être assisté d'un avocat. Si vous ne disposez pas des ressources nécessaires pour faire appel à un avocat, vous pouvez éventuellement demander l'aide juridictionnelle.

Où s'adresser ?

 Avocat 

Le montant de la réduction de peine est déterminé en fonction de la durée de la peine privative de liberté à laquelle vous avez été condamné.

Si vous exécutez plusieurs peines en même temps, vous relevez du système des réductions de peine applicable à la peine encourue la plus longue.

À noter

Si vous étiez en détention provisoire avant votre jugement, la durée pendant laquelle vous étiez détenu est prise en compte pour calculer le montant du crédit de peine.

La durée de la réduction de peine varie également en fonction de la nature de l'infraction que vous avez commise.

La durée maximale de la réduction de peine qui peut vous être accordée par le  Jap  est de 14 jours par mois d'incarcération.

      Après votre libération, vous pouvez être soumis à des obligations fixées par le juge de l'application des peines.

      Par exemple, le  Jap  peut vous contraindre à :

      • Répondre aux convocations du service pénitentiaire d'insertion et de probation

      • Le prévenir de vos changements d'emploi

      • Le prévenir en cas de changement de domicile

      • Le prévenir si vous partez en vacances pendant plus de 15 jours

      • Vous abstenir de conduire certains véhicules

      • Vous abstenir de vous rendre dans certains lieux (exemple : un débit de boissons)

      • Vous abstenir de fréquenter certaines personnes (exemple : complice de l'infraction que vous avez commise).

      Le Jap fixe le temps pendant laquelle vous devez respecter ces obligations. Ce temps ne peut pas dépasser la durée de la réduction de peine accordée.

      Par exemple, si vous bénéficiez d'une réduction de peine de 5 mois, vous devez respecter les obligations fixées par le Jap pour une durée maximale de 5 mois.

      La réduction de peine qui vous a été accordée peut être retirée dans 2 situations :

      • Au cours de l'année suivant le moment auquel elle vous a été octroyée, vous faites preuve d'une mauvaise conduite (exemple : commission de nouvelles infractions, refus de vous soumettre à des prélèvements pour établir votre empreinte génétique, non-respect de votre aménagement de peine, etc.).

      • Après votre libération, vous ne respectez pas les obligations et interdictions fixées par le juge de l'application des peines.

      L'année suivant celle au cours de laquelle la réduction vous a été accordée, votre comportement est contrôlé.

      En cas de mauvaise conduite, le chef de l'établissement pénitentiaire, le procureur de la République ou le Jap peuvent envisager de vous retirer la réduction de peine.

      Si un tel retrait est envisagé, vous êtes prévenu (ou votre avocat est informé) au moins 10 jours avant la date d'examen de votre situation.

      Durant ce délai, vous (ou votre avocat) pouvez formuler des observations écrites pour vous défendre.

      Vous pouvez remettre ces observations au  Jap  grâce à un formulaire qui vous est transmis par le chef de l'établissement pénitentiaire dont vous dépendez.

      Le  Jap  peut également vous convoquer pour vous entendre.

      À savoir

      Devant le  Jap , l'assistance d'un avocat n'est pas obligatoire mais reste conseillée.

      Si vous ne disposez pas des ressources financières suffisantes pour faire appel à un tel professionnel, vous pouvez éventuellement demander l'aide juridictionnelle.

      La décision de retrait est prise par le juge de l'application des peines, après avis de la commission de l'application des peines.

      Il peut vous retirer tout ou partie de la réduction de peine qui vous a été accordée.

      Le juge de l'application des peines doit prendre une ordonnance qui précise les motifs du retrait.

      Il est possible de faire appel de cette décision dans les 24 heures suivant la notification de l'ordonnance.

      C'est la chambre de l'application des peines qui examinera votre recours.

      À noter

      Devant la chambre de l'application des peines, vous devez être assisté d'un avocat.

      Où s'adresser ?

       Avocat